La désertification est un processus, naturel ou non, de dégradation des sols qui a pour origine des changements climatiques et/ou les conséquences des activités humaines. Il s’ensuit une aridification et une sécheresse locales consécutives à la dégradation des terres, qui mènent à un territoire de type désertique. Elle constitue une catastrophe naturelle à long terme. En effet, dans presque toutes les régions du monde, la désertification est le principal danger pour les cultures et le bétail. Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale est affectée par la dégradation des terres et particulièrement les populations les plus pauvres. Par ailleurs, ce phénomène menace, environ la moitié du PIB mondial. Si rien ne change d’ici à 2050, il faudra s’attendre à une dégradation supplémentaire de 16 millions de km² de terres.
Les causes de la désertification sont nombreuses et presque toutes imputables à l’Homme. Elles occasionnent de nombreuses conséquences environnementales, mais aussi socio-économiques. Cependant, l’organisation des Nations Unies (ONU) propose plusieurs scenarii pour lutter contre ce phénomène.
Causes de la désertification
Les sols se dégradent sur l’ensemble des continents sous l’effet du changement climatique, des sécheresses de plus en plus fréquentes, mais surtout de la pression des activités humaines. Ainsi, les causes de la désertification sont nombreuses et presque toutes imputables à l’Homme et aux pratiques agricoles non adaptées :
- La déforestation ;
- La surexploitation des sols et le surpâturage par le bétail (exploitation excessive des ressources végétales d’une surface) ;
- L’absence de jachère dans le cycle des cultures, entraînant une désertification agricole ;
- L’épuisement des nappes phréatiques ;
- L’exploitation minière ;
- Les variations du climat ;
- Les activités des hommes (agriculture, feux de brousse, etc.) ;
- Les politiques menant à une utilisation non-durable des ressources et un manque d’infrastructures adéquates ;
- Les facteurs géomorphologiques, liés à l’orogenèse et à la lithologie, conditionnent la résistance à l’érosion et à la désertisation ;
- Le réchauffement de la planète ;
- L’urbanisation accélérée.
Succinctement, les causes naturelles de la désertification sont tous les phénomènes climatiques extrêmes liés au dérèglement climatique. Accentué par le réchauffement climatique, conséquence des émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine, les Hommes sont indirectement responsables de ces phénomènes.
Conséquences de la désertification
La désertification a de nombreuses conséquences environnementales, mais aussi socio-économiques.
Au niveau environnemental :
- Appauvrissement des sols ;
- Dégradation des écosystèmes et de la biodiversité ;
- Diminution de la capacité de stockage du carbone dans les sols et accentuation du réchauffement climatique ;
- Raréfaction des ressources et pénuries d’eau ;
- Etc.
Sur le plan socio-économique :
- Augmentation de la pauvreté ;
- Insécurité alimentaire ;
- Dégradation des conditions de vie ;
- Inégalités d’accès aux ressources naturelles ;
- Migrations des populations ;
- Hausse des conflits et de l’insécurité ;
- Etc.
En conséquence de la désertification, les terres deviennent inexploitables et maladies et famines apparaissent. Les populations se déplacent et provoquent alors généralement des conflits. Selon les Nations Unies, 50 millions de personnes pourraient être déplacées dans les dix (10) prochaines années en raison de la désertification.
Solutions
La COP 15 de la CNULCD a adopté trente-six (36) décisions pour améliorer la résilience à la sécheresse, réduire la dégradation des terres et investir dans les efforts de restauration des terres, y compris un accord pour :
- Accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 à travers l’amélioration de la collecte, du suivi et de la communication des données ;
- Renforcer la résilience à la sécheresse en adoptant un nouveau modèle amélioré de partenariat pour des programmes d’investissement intégrés à grande échelle dans le paysage ;
- Améliorer les politiques nationales et l’alerte précoce, le suivi et l’évaluation, en particulier en ce qui concerne les tempêtes de sable et de poussière et la sécheresse ;
- Améliorer les efforts autour du renforcement des capacités, du partage des connaissances et des enseignements acquis, et de la coordination de ces efforts au niveau régional ;
- Établir un groupe de travail intergouvernemental sur la sécheresse pour 20222024 afin de soutenir le passage d’une gestion réactive à une gestion proactive de la sécheresse ;
- Améliorer la participation des femmes à la gestion des terres en garantissant un régime foncier sûr et en collectant des données ventilées par genre sur les impacts de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse ;
- Élaborer des politiques pour réduire l’impact et l’occurrence des tempêtes de sable et de poussière à travers l’alerte précoce, l’évaluation des risques et la réduction des causes d’origine humaine ;
- Assurer de plus grandes synergies entre les trois (03) Conventions de Rio, y compris des complémentarités dans la mise en œuvre de ces traités grâce à des solutions fondées sur la nature et à la définition d’objectifs au niveau national ;
- Renforcer la participation des organisations de la société civile et des jeunes aux travaux et réunions de la CNULCD.
De plus, l’ONU propose entre autres préconisations pour éradiquer la désertification :
- La conservation des sols avec la création massive d’aires protégées ;
- La Grande Muraille Verte, un programme lancé en 2007 qui vise à restaurer, d’ici 2030, 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les onze (11) pays de la zone soudano-sahélienne.
En fin de compte, la lutte contre la désertification est une tâche très ardue. En effet, chaque cas de désertification présente des caractéristiques uniques et doit être traité de manière spécifique. Il n’existe donc pas de panacée, mais selon les cas, différentes techniques pour faire face à la désertification.